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RAP LORD

J. COLE « 2014 FOREST HILLS DRIVE » @@@@

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  • dim 18 janv. 15 - 03:10
  • Genre: music
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Est-ce qu’on dire qu’il y a un avant et un après « Control« , avec le fameux couplet de Kendrick Lamar qui mettait au défi de nombreux rappeurs en les citant personnellement ? Oui, ça se précise, très nettement. Et les effets de cette compétition sont visiblement très bénéfiques. Big K.R.I.T. a été le premier à répondre -en quelque sorte- à l’automne avec son très bon second album Cadillactica incluant son titre « Mt Olympus« . Au tour de Jermaine Cole de dégainer avec 2014 Forest Hills Drive.

Piqué au vif par l’attaque rapologique de Kendrick Lamar, J. Cole s’est sérieusement rebellé et dévoile là une vraie facette de lui plus dure, moins angélique. Le rappeur de Caroline a pris parti pour les événements de Ferguson et a dénoncé les méfaits de ‘blanchisation’ de la culture hip-hop, ce qui a continué d’amplifier sa cote de popularité, déjà que sa cote de sympathie était au top. Sauf qu’il ne joue plus, stop, fini d’être ce rappeur gentil sur ce troisième album.

Sur Forest Hills Drive, J. Cole prend du recul et de la hauteur. Comme se ressourcer durant des congés au vert, là où il a grandi, pour se reconnecter à ce qu’il est, à ses souvenirs, réfléchir posément à la situation dans laquelle il se trouve, loin des tumultes du succès et de la célébrité, avant de revenir gonflé à bloc. Le titre de l’album est d’ailleurs l’adresse de sa maison d’enfance, à Fayetteville, maison qu’il a racheté cette année. Sur « 28th January« ,  son égo enfle sensiblement:

« I ain’t serve no pies, I ain’t slang no dope/ I don’t bring no lies, niggas sang my quotes/ I don’t play no games, boy I ain’t no joke/ Like the great Rakim, when I make my notes/ You niggas might be L or you might be Kane/ Or you might be Slick Rick with 19 chains/ Or you might be Drizzy Drake or Kendrick Lamar/ But check your birth date nigga, you ain’t the God/Nah you ain’t the God/Nigga, Cole the God/ January 28th »

La réponse que l’on attendait tous envers Kendrick et tout ce battage rap game of throne se trouve sur « Fire Squad« , et ce n’est pas forcément celle que l’on attendait, c’est-à-dire une attaque frontale pour contester le titre de « roi ». Sur ce beat typiquement hip-hop et offensif, Jermaine va beaucoup plus loin:

« History repeats itself and that’s just how it goes/ Same way that these rappers always bite each others flows/ Same thing that my nigga Elvis did with Rock n Roll/ Justin Timberlake, Eminem, and then Macklemore/ While silly niggas argue over who gon’ snatch the crown/ Look around, my nigga, white people have snatched the sound/ This year I’ll prolly go to the awards dappered down/ Watch Iggy win a Grammy as I try to crack a smile »

Remarquez en passant qu’il n’y aucun featuring sur ce disque. Cet album est très personnel. Au point que le rappeur relate des souvenirs passés, ses histoires avec des filles et c’est tout sauf romantique. Avec « Wet Dreamz« , « 03 Adolescence » (et son clin d’oeil à Biggie) et « No Role Modelz« , il assume totalement son côté lubrique, jaloux et égoïste. Côté rap aussi ça ne rigole pas sur « A Tale of 2  Citiez » avec ses basses bien grasses et « G.O.M.D. » (qui signifie« get off my dick »), avec un beatswitch à la Timbaland à mi-morceau.

Jermaine s’occupe en majeure partie de la production, en travaillant avec des noms comme Illmind, Cardiak ou encore Vinylz, qui se trouve souvent accolé à celui de Boi-1da sur de gros titres (pour Drake notamment, Jay-Z, Rick Ross aussi). On applaudit encore ses compétences de producteur et sa capacité à ré-utiliser parfois des samples connus d’une très belle manière, comme sur « St Tropez » qui reprend cette boucle de « That’s All Right With Me » d’Esther Philipps, que l’on a connue sur « Give Up The Goods » des Mobb Deep.

Néanmoins son bon côté n’est jamais loin. On le retrouve avec plaisir sur le superbe « Hello« , « Love Yourz » ou bien le single « Apparently« , qui reflète parfaitement son état d’esprit pour Forest Hills Drive. Très jolis pianos. Ses aptitudes au chant ont bien progressé peut-on constater (« St Tropez« , « Hello« ). Pour le mot de la fin (« Note to Self« ), Jermaine rappelle que cette compétition avec ses pairs doit les mener plus loin que simplement s’asseoir sur un siège, générer de l’animosité et se donner en spectacle pour les médias:

« Man, shout out Drizzy Drake, Kendrick Lamar, Wale, I’m so happy to be peers with y’all niggas and consider y’all niggas friends. And I’m sorry I had to come snatch the crown right quick. I had to do it to show niggas it ain’t no more motherfuckin’ crowns man. We gotta be the example, we gotta show these niggas man, it’s love at the top. »

2014 Forest Hills Drive est indubitablement le meilleur opus de J. Cole à ce jour. Et avec plus de 350 000 copies vendues la semaine de sa sortie, le rappeur a connu le meilleur démarrage de l’année dans sa catégorie musicale, devant des gros poissons comme Eminem, T.I., Rick Ross, Jeezy et Nicki Minaj avec le tout récentPinkprint. Kendrick est à sa portée.

Mais personnellement, dans un registre de rap similaire, Logic a fait mieux avec Under Pressure.

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