Il aura fallu patienter près de quatorze années pour qu’apparaisse enfin le successeur inespéré de l’album rap culte The Cold Vein. Il y a une première tentative échouée au milieu des années 2000, les rumeurs allaient bon train mais finalement le projet a avorté. Puis Def Jux, le label d’El-P, a mis la clef sous la porte. Alors imaginez notre surprise quand Cannibal Ox faisait leur retour avec Blade of Ronin ! Il fallait tenir le CD entre les mains en admirant la superbe pochette pour réaliser.
Cannibal Ox c’était plus qu’un simple croisement des univers du Wu-Tang et Jedi Mind Tricks, ça l’est toujours aujourd’hui. Premier fait qui rassure : Vast Aire et Vordul Mega ont su converser leur atmosphère très caractéristique et glaciale dont on a pu avoir un avant-goût avec un EP précurseur où figurait le gigantesque extrait « Gotham (Ox City)« . Tout l’album est produit par Bill Cosmiq, à l’exception de « Blade : The Art of Ox » conçu par Black Milk, du beau boulot. Mus par leurs âmes (invincibles) de guerriers (légendaires), les deux rappeurs évoluent dans leur univers alternatif (parallèle?) et ténébreux (vraiment sans couleur hormis la pochette), avec des rimes en acier (inoxydable) et ils ne sont pas seuls. Parmi leurs compagnons de route : les Artifacts, Elzhi (sur le bien nommé « Carnivorous« ), MF Doom (sur l’excellent « Iron Rose« ), U-God…
Ce très solide second opus n’atteint pas The Cold Vein, sacralisé depuis, mais alors que deux générations de rappeurs se sont succédées, le tandem new-yorkais est à lui-même, comme si le temps n’a eu aucun effet sur leur musique. Ce retour avec Blade of the Ronin est une réussite, ce qui ne fait que consolider l’aura inaltérable de Cannibal Ox.
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