Cinq ans après les doux souvenirs des deux mixtapes Strange Journey parues en 2009, Deacon The Villain, Natty et Kno le ‘Primo emo’ (comme il se décrit sur sa bio Twitter) viennent nous embarquer sur la quatrième place libre de leur coupé rétrofuturiste équipé de l’intelligence artificielle Miley3000. En route sans tarder pour cette troisième escapade. "Oh, and try not to die".
Strange Journey Volume Three est un album conceptuel inédit (et non pas une mixtape) né de l’interaction des Cunninlynguists avec leur fanbase à travers les réseaux sociaux en leur laissant voter les idées, featurings et pochette. Un album participatif en somme, qui n’a rien à voir avec le crowd-funding qui permet à des artistes indépendants de pouvoir subsister et qui permet de réellement donner au public ce qu’il veut. Vraiment malin.
C’est donc parti pour de nouvelles aventures dans leur monde étrange mais tellement familier qu’est le nôtre en compagnie de nos trois compères du Kentucky. En chemin on croise d’abord Del the Funky Homosapiens avant d’entrer "In the City" (avec Zumbi de Zion I) qui nous éveille littéralement dans cet univers doux et mélancolique, de même que "South California", single accompagné d’une très jolie mélodie folk qui nous emmène cheveux aux vents dans une virée fantastique. La beauté des samples contraste totalement avec la mélancolie et le désespoir qui ressortent des lyrics de Deacon et Natty ("The Morning", "Guide You Through Shadows", etc…), et des autres invités de choix (Murs, Grieves, Apathy, Celph Titled, Blu, Psalm One, Aesop Rock, J-Live…).
Et toujours Miley3000 alias la voix du GPS qui déviances du monde moderne.
Les Cunninlynguists évoquent sur SJV3 des sujets aussi bien sensibles, comme les tensions entre religions sur "Makes You Wanna Cry", que purement hip-hop avec "The Format", un titre entouré de l’aura de Masta Ace. "Le meilleur pour la fin" (l’expression est inappropriée car il est compliqué de savoir quel morceau est le meilleur), "Urutora Kaiju" est expédié en moins de temps qu’il n’en faut avec des flows en avance-rapide. Comme d’habitude avec les Cunninlynguists, on est à chaque fois subjugué, on frise l’excellence, on vit l’évanescence.
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