Au crépuscule du second millénaire s’est déroulé un curieux événement. Ce qui ne devait être que l’opus conceptuel d’un super-groupe hip-hop s’est transformé en une oeuvre devenue culte :Event de Deltron 3030. Treize années plus tard, Del, Dan et Kid Koala sont de retour.
L’attente pour Event II a été longue, très longue – moins longue que Detox – et ironiquement, on n’osait pas imaginer à quoi s’attendre. Début de réponse avec le morceau d’ouverture « Starlane« , narré par Joseph Gordon-Levitt (Inception, The Dark Knight Rises, Looper). Bienvenue en les ans 3040 et 4010. Del the Funky Homosapiens a/k/a Deltron 0, le champion de la rime galactique, Dan the Automator et le DJ Kid Koala réapparaissent sur le long « The Return« , dans une ambiance cinématographique et analogique.
Alors oui, il y a bien l’acteur Joseph Gordon-Levitt au casting, mais pas seulement : David Cross, Ambler Tamblyn, Mary Elizabeth Winstead et… un cuisinier, David Chang. Les yeux doivent rouler derrières vos écrans. Le second « effet Kiss Cool » se produit en les entendant. Le lot de surprise n’est pas fini puisque Zach de la Rocha (Rage Against the Machine) est de la partie, Daman Albarn aussi, Casual, Black Rob (l’ex-brigand de Bad Boy Records qui rappaient « Whoa » en 99), Jamie Cullum en personne, Aaron Bruno d‘AWOLNATION… La touche rock est toujours bienvenue. Autre folie de ce volet : un interlude comique proposé par la bande àAdam Samberg des Lonely Island. Tout ceci s’accorde bien avec les lyrics surréalistes de Del, la bande-son de Dan, si Gondry avait rencontré Enio Morricone, et le montage artisanal et special FX de Kid Koala. Tous les ingrédients sont là pour générer suite une digne de ce nom au chef d’oeuvre hip-hop indie et alternatif qu’est Event.
Mais discuter de Event II de Deltron 3030 reviendrai à vous raconter l’histoire d’un bouquin à mi-chemin entre fantasy et science-fiction urbaine. Les critères terriens classiques ne suffiront pas de toute façon, le plus simple étant de le vivre plutôt que d’en tirer d’étranges descriptions métaphoriques. Libre à chacun de se passionner pour cet album et peu importe la comparaison avec son prédécesseur.
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