Hello. Aujourd’hui nous allons parler de Nothing Was The Same, 3e album solo de Drake, alias le-gars-trop-bien-pour-toi-qui-devient-mélancolique-quand-il-voit toutes-ces-femmes-dans-les-stripclubs, le rappeur de chez YMCMB « dont la force réside dans sa fragilité » (sic). C’est parti pour la chronique en mode #YOLO.
Aubrey Graham a pris de bonnes résolutions: montrer qu’il peut s’énerver un peu quand il veut et sortir cette fois de la malédiction de la friendzone. Pour la première résolution, il commence d’entrée à montrer les biceps sur « Tuscan Leather« . Il forcit son rap à coup de blasphèmes (car oui, il blasphème comme les rappeurs jurent habituellement), plus spécialement sur « Worst Behavior » (prod. DJ Dahi). Ce sursaut d’orgueil est-il une réaction à l’attaque de Common l’an dernier (« Sweet« ) ? On ne saura pas vraiment, Drake respecte un peu trop ses ennemis. En tout cas, il démontre avec bravoure que sa virilité ne se résume pas qu’à sa pilosité prononcée. Autre léger excès d’égo, son single « Start From The Bottom » et ses redoutables infrabasses, morceau où le rappeur réalise le chemin parcouru. C’est vrai qu’avec une enfance loin d’être défavorisée et une carrière d’acteur, il a surmonté tellement de difficultés pour devenir un artiste à succès… C’était pour la tentative d’achat d’une street-crédibilité. Les puristes rap rouleront des yeux en écoutant « Wu-Tang Forever« , justement parce qu’il ne s’agit pas d’un hommage au Wu, il justifie l’intitulé car il a samplé « It’s Yourz« . Plus tard sur « Pound Cake » (featuring Jay-Zalias ZE guest de marque), il scratche le fameux « CREAM« . Alors il y a Jay-Z, mais pas de Weezy? Bizarre…
Pour ce qui est de ses lourds problèmes sentimentaux (ha… Rihanna, Nicki Minaj…), il essaie de débloquer la situation en avançant sur « Own It » que « next time we fuck I don’t wanna fuck, I wanna make love », en même temps qu’il joue à « coucou devine qui c’est » en cachant les yeux de sa conquête. L’émo-r&b est la meilleure carte de Drake, il la dévoile sur « From Time » avec la révélation Jhene Aiko (qui chante « I love me enough for the both of us », c’est beau) ainsi que « Too Much« , le point Kleenex ultime provoqué par la voix troublante de Sampha. Très réussi il faut l’avouer, tout comme »Connect« et cette imitation de Craig David sur le single r&b ma foi très classique « Hold On, We’re Going Home« . Mais si le rappeur de Toronto parvient à réciter ses proses avec dignité, c’est grâce au couple qu’il forme avec son producteur féticheNoah ’40′ Shebib qui le suit depuis So Far Gone (à moins que ce soit l’inverse). Ses instrumentaux testés dermatologiquement possèdent une petite originalité cette année : des samples de voix pitchés… inversés. C’est le cas sur « Tuscan Leather« , « Own It« , « Too Much« … Ce ne serait pas étonnant s’il était copié les mois qui viennent… Le choix de Jake Oneégalement était bien vu pour la seconde partie de « Furthest Thing« .
Nothing Was The Same est vraisemblablement le meilleur disque de Drake, je ne dirai pas de « rap » en tant que tel. Il continue de développer son style qui est le sien, du type qui s’écoute en trempant des cookies dans du lait. Mon pronostic: une certification disque de porcelaine. Allez Dreezy, on te remercie pour toutes tes attentions et ta sensibilité, cœur avec les mains.
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