Sans doute l’album collaboratif le plus attendu de ces dernières années. Quand le rappeur le plus thug du moment rencontre le roi du sample, forcément, c’est extrêmement excitant.
Il y a eu un premier EP en 2011, l’excellent "Thuggin’" qui a fait parler la poudre, la blanche comme celle des cartouches de canon sciés. On en a redemandé, alors l’année suivante on a eu droit à "Shame" (featuring BJ The Chicago Kid), un joli rail à sniffer sur le vinyle en rotation de "Wish You Were Mine" de The Manhattans. On en a encore redemandé, et il y a eu "Deeper" l’an passé. Mars 2014, après une attente bien nourrie, Pinãta (Stones Throw) de Freddie Gibbs et Madlib est disponible chez les dealers légaux de disques digitaux et physiques. Près de 10 000 cocaïnomanes se sont rués dessus.
Les trois EPs figurent au programme, une bonne chose pour un projet qui a mûri au soleil californien pendant trois longues années. Là, avec 17 tracks et autant de beats, on est rassasié avant même de démarrer l’écoute. "Scarface" donne le la avec cette ambiance seventies battant au rythme d’une muscle car américain. La tension ne baissera pas d’un cran jusqu’au morceau final, même lorsque Gangsta Gibbs pose sur des instrus smooth, soulful, laid-back (comme vous voulez) comme "High" avec le foufou Danny Brown (sur une boucle de Freda Payne) suivi de "Harold’s", ou encore "Robes" avec les gars du gang des Odd Future. Dans ces moments de faux-calme, le rappeur garde un AK sous le coude. Ou un grand ponte du rap game sort de son ombre pour donner bonne leçon, comme Raekwon sur "Bomb" et Scarface en personne sur "Broken". La glotte fait un bond.
La principale difficulté avec Madlib est de pouvoir adapter son flow sur ses instrus et Freddie s’en tire merveilleusement bien, comme sur "Shitsville" avec son flow interminable. "Thuggin’" n’en parlons pas… et sur "Real", passé la première minute, Freddie Gibbs règle ses comptes avec son ancien patron Jeezy ("You wanna be a Jay-Z nigga you just a fuckin puppet"). Le rappeur de Gary en place une pour les quartiers chauds de L.A. sur "Lakers" en compagnie d’Ab-Soul dessus un sample laid-back, avant de balancer un titre qui s’appelle "Knicks". Conclusion ultime de Pinãta, ce grand finale en mode ‘fuck a hook’ avec une brochette brûlante et pimentée : G-Wiz, Domo Genesis, Meechie Darko, Sulaiman… Ah tiens, il reste encore quelques grammes à la fin du morceau…
Et si jamais vous connaissez le sample original de l’interlude avec Big Time Watts, faites-moi savoir !!!
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