Ça faisait un bail ! Depuis sa très grosse mixtape Back to the First Time en 2011, ça commençait à dater. Luda a préféré mettre sa carrière de rappeur entre parenthèse pour se consacrer au cinéma, tournant deux épisodes de la saga Fast & Furious, notamment l’attendu Furious 7. On a presque failli le perdre avec son single « Rest of my Life » avec Usher et produit par… David Guetta, dans cette sombre période durant laquelle la fièvre EDM avait contaminé le rap et le r&b. Ludacris nous a fait patienter et le moment est venu pour lui de revenir au rap, avec sa série de freestyle « Ludaverses »comme amuse-bouches et cet EP Burning Bridges pour apéritif en attendant le plat de résistance Ludaversal le 31 Mars 2015.
Quel plaisir de constater que son flow n’a pas perdu dès l’introduction. Les intros ont toujours été l’une de ses spécialités, il le confirme à chaque fois. Les cinq nouveaux titres qui suivent témoignent de l’état d’esprit du rappeur d’Atlanta prêt à mettre sa carrière en jeu s’il le faut. Quand on comprend le sens du titre de cet EP (Bridges est son nom de famille), on se rend compte qu’il ne prend la chose très au sérieux. « Money » feat Rick Ross (et son sample de Soul signé The Dells « All About the Paper« ), la bombe avant-gardiste « Problems » (avec Cee-Lo au refrain) et « In My Life » en compagnie de John Legend (rehaussé de saxophone pour la classe 5 étoiles), ces trois tracks démontrent que malgré ses énormes cachets que lui paient les studios d’Hollywood, Ludacris sait parler avec intelligence et lucidité quant à l’usage de son compte en banque et des convoitises.
Beaucoup de rappeurs-entrepreneurs perdent en intérêt et en crédit dès lors qu’ils gagnent énormément d’argent, Ludacris, jamais. Il est la constance incarnée dans ce rap game (même si Battle of the Sexes était mi-figue mi-raisin). Et son single « Good Lovin » (très beau sample de piano) avec le chanteur Miguel est plus sage qu’il n’y paraissait, le trublion s’est assagi. Il était temps qu’il reprenne du service, on a hâte qu’il régule un peu tout ça en 2015.
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