Pour son quatrième album (hé oui que le temps passe vite), le washingtonien Wale a tenu à faire un clin d’oeil à sa Mixtape About Nothing qui l’a fait connaître en 2008 (suivi plus tard de la suite More About Nothing) et décliner le concept en album. Lui, comme Drake, Kid Cudi, J.Cole, Big K.R.I.T. et bien sûr Kendrick Lamar, a fait partie de cette première génération de rappeurs qui autour de 2010 a commencé par gagner leur popularité sur Internet avec des mixtapes téléchargeables sans dépenser le sou avant de capitaliser dans l’industrie du disque. L’ironie voudra que cet Album About Nothing nous rende nostalgique de cette période pas si lointaine.
Comme pour le précurseur sur mixtape, le tracklisting de cet album repose sur des groupes nominaux (« le machin », « le truc bidule chouette », « la chose »…). Voilà une première observation pertinente qui méritait d’être précisée parce que malheureusement c’est bien la seule chose intéressante à noter sur ce disque chiant comme une compilation de musiques d’attente de standards téléphoniques. Les prods les plus équivoques parmi de très respectables producteurs (DJ Khalil, Jake One) et ceux qui soufflent la fraîcheur actuelle (DJ Dahi, Sonny Digital). The Album About Nothing s’achève avec deux titres r&b d’une platitude effarante, « The Body » avec Jeremy et « The Matrimony » featuring Usher et ses six minutes trente-cinq secondes qui paraissent durer une heure. Arriver jusqu’au bout est un combat de tous les instants. Ce n’était pas non plus la peine de pitcher le « Go Deep » de Janet Jackson pour que cela ressemble à un choeur d’enfants sur « The Girls on Drugs« . Grosse moue.
Wale donne l’impression de chercher son flow, sans arrêt. Sur ses précédents albums il donnait l’impression de ne pas en revenir lui-même d’être aussi génial et d’écrire des lyrics de « génie ». Là on frise la farce. Comme lorsqu’on écrit une dissertation avec de longues phrases décousues qui veulent rien dire avec un quota de mots mots compliqués en pensant que quelqu’un y trouvera un sens et du talent. Mais d’abord au fait, est-ce que Wale est dans notre top 50 à tous des meilleurs lyricistes de sa génération? J’en doute fort, mais dans le top des rappeurs les plus surestimés, il est haut. Puis je me suis senti arnaqué lorsque j’ai l’impression d’entendre Kid Cudi ou Drake dès que Wale pousse la chansonnette (« The Middle Finger« , « The One Time in Houston« ). J’en suis au point de me demander ce qu’on aimait bien chez lui à ses débuts. Merci en tout cas à J.Cole, SZA et Stokley Williams (Mint Condition) de nous faire apprécier pendant quelques instants cet album insipide au possible.
Le titre ne ment pas : TAAN est un album à propos de walou (pour reprendre ta blague @afleurot). Quitte à passer pour un futur vieux con, je pense tout haut que Wale c’était nettement mieux avant. Même gratuit, cet album aurait fini dans ma corbeille virtuelle. Sans intérêt.
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